Un extrait de Les flots ensorcelés

Vous avez été nombreux à sauter dans l’aventure aux côtés de Viviane Cormoran grâce au prélude Les eaux empoisonnées. Je suis tellement choyée de partager cette histoire avec vous! La plupart d’entre vous ont souligné la breveté du récit. Oui, je sais, c’était une mise en bouche tout ce qu’il y a de plus agace. Mais le jour J approche à grands pas : je vais enfin tenir ma promesse et vous livrer une histoire en bonne et due forme.

Ce premier tome plonge Viviane dans une enquête pour préserver la tranquilité du manoir. Ben quoi, vous ne pensiez quand même pas qu’elle allait mener ses projets à bien sans encombres? Ha! Un personnage bien connu de la série Windigo a décidé de venir mettre son nez dans les affaires de Viviane et de l’accuser de sabotage. Elle devra défendre sa réputation pour que la mission du manoir se poursuive, et que la recherche de ses semblables progresse.

Son chemin va croiser celui de Zacharie Morgan, ce fameux cheval-bâtisseur que je vous ai présenté le mois dernier. Si leurs objectifs s’entrecoupent, leur movitation et la finalité recherchée sont très différentes. La nécessité pousse à bien des compromis, mais à quel prix?

La sortie du tome 1 Les flots ensorclés est prévue le 22 février 2023. Pour vous faire patienter d’ici là, je vous offre un extrait. Bonne lecture!


À la limite de ma perception, l’eau frétilla, tel un chien avertit son maître d’une intrusion. Je fermai les yeux et dirigeai mon attention vers le chenal qui bordait l’entrée du terrain. C’était le premier chantier que j’avais lancé en emménageant au manoir : creuser un fossé en parallèle de la route, et faire passer l’allée sur un ponceau. À une extrémité, un puits connectait à une source d’eau à proximité, et à l’autre, un déversoir assurait une circulation continue dans la petite douve. 

Personne ne pouvait accéder au manoir sans que je le sache. 

Notre visiteur ne m’était pas familier, mais la puissance de sa magie déclencha des picotements sur ma nuque. L’eau frémit à son passage, ambivalente quant à sa présence. Je fronçai les sourcils, car j’avais passé plusieurs heures à l’infuser de mon désir de préserver la quiétude de la propriété. La mission du manoir Cormoran comportait deux facettes : l’hospitalité pour mes invités, et la dissuasion pour ceux qui voudraient troubler leur séjour. Si l’eau ne parvenait pas à déterminer les intentions du visiteur, la prudence restait ma meilleure arme. 

***

Je fermai ma veste après une inspiration fortifiante et repassai dehors. Ben s’affairait près des restes de la remise, à portée de voix si jamais j’avais besoin de renfort. Il se grattait la tête en cherchant de part et d’autre des débris. Je grimaçai au souvenir de son râteau. Heureusement, il y en avait d’autres dans la remise. 

Dans l’allée de gravier, une voiture blanche au long nez massif venait de se garer aux côtés de mon Combi Volkswagen bleu pastel. Je descendis les marches de la véranda pour aller à la rencontre de mon visiteur, un vieil homme au visage parcheminé. L’âge avait voûté ses épaules, mais sa carrure conservait une fermeté caractéristique des gens qui ont eu une vie bien active. Ses yeux bleus illuminaient ses traits et son sourire lui donnait le charme d’un grand-père attentionné. La tension s’intensifia dans mes épaules, car les apparences se révélaient souvent trompeuses, surtout à la lumière de l’hésitation de l’eau. En me voyant, il pinça le rebord de sa casquette de golfeur pour me saluer. 

– Bienvenue au manoir Cormoran, le saluai-je. Est-ce que je peux vous être utile? 

– Tu dois être Viviane, répondit-il. Je suis Baptiste Rodrigue. 

Je saisis la main qu’il tendait, prête à tout, sauf au contact chaud et légèrement rugueux des cales de sa paume. Une partie de mes inquiétudes s‘évapora. Il me relâcha et promena son regard sur le manoir avec sa véranda aux colonnades blanches, puis sur la cour arrière qui s’étendait jusqu’à la lisière des arbres entre lesquels on devinait les berges du fleuve Saint-Laurent. 

– Marie-Josephte m’a longuement parlé de son nouveau projet, mais elle a minimisé les compétences de la tenancière qu’elle a recrutée. 

Son regard pénétrant me cloua sur place et je ne pus que hausser les sourcils en réponse. Avant le mois de juin, je n’avais connu Marie-Josephte Corriveau que de nom. Celle qu’on appelait la Corriveau, la Mangeuse d’âmes, s’était révélée bien plus soucieuse de sa collectivité que je ne l’aurais cru possible. Le hasard avait voulu que nos chemins se croisent lors de la visite du manoir. Et si elle avait contrecarré mon projet d’acheter la propriété, elle m’avait offert une collaboration des plus intéressantes : le manoir lui appartiendrait, le plaçant sous sa protection, et j’y aurais pleine autorité, à condition d’en faire un havre pour les créatures surnaturelles.  

Son offre avait fait écho à mes propres projets, ceux de trouver un sanctuaire, m’accordant la sécurité de facto et me laissant une porte de sortie si les événements ne tournaient pas en ma faveur. J’avais accepté avec joie. 

Comme le commentaire de mon visiteur restait plutôt obscur, je misai sur l’évidence et écartai un bras en direction de la remise. 

– Le projet avance bien. C’est surtout grâce à mon jardinier si la propriété resplendit. 

S’il était bel et bien une créature surnaturelle comme je le soupçonnais, il aurait tôt fait de réaliser qu’il en allait de même pour mon jardinier. Monsieur Rodrigue rit tout bas.  

– Je vois. Bien sûr. 

La brise s’intensifia, apportant avec elle l’odeur du fleuve, un mélange d’iode et d’algues, un rappel que mon élément de prédilection se trouvait tout près, mais pas assez si les choses devaient mal tourner. Je frissonnai, mais ça n’avait rien à voir avec la température. Le soleil de l’après-midi brillait aussi fort qu’un jour d’été, comme promis par les prédictions météo qui avaient annoncé une journée anormalement chaude pour la saison. Je désignai la maison. 

– Est-ce que je peux vous offrir un café? 

– Si vous insistez; soyons civilisés.  

La réponse me fit un drôle d’effet, mais mon visiteur n’avait pas grand-chose de normal de toute façon. Je le précédai pour grimper les marches du perron et ouvris la porte-moustiquaire avant de pousser sur la lourde porte en bois. Le ressort se contenta de couiner, et je relâchai mon souffle avec soulagement. C’était l’un des phénomènes inexplicables : le manoir intervenait quand bon lui semblait, ayant déjà essayé d’estropier un visiteur indésirable. Je n’avais pas encore déterminé si un esprit l’habitait ou si le bâtiment avait développé sa propre conscience, semblable à un manitou. S’il ne réagissait pas d’emblée à mon visiteur, je le prendrais comme un signe favorable. 

La construction du manoir remontait au début des années 1900. L’intérieur était entièrement en planche en bois, avec un style rustique que j’avais modernisé à l’aide de meubles aux lignes simples et aux couleurs claires. Un large foyer séparait le rez-de-chaussée en deux aires distinctes, mais les pièces s’ouvraient les unes sur les autres pour créer un ensemble aéré et lumineux. 

Après avoir suspendu ma veste et celle de mon visiteur, je pris la direction de la cuisine et m’affairai à préparer le café ainsi qu’un plateau de biscuits Petit Beurre. Si j’avais été seule, j’aurais sorti la boîte d’Oreo, mais quelque chose chez mon visiteur me disait qu’il était plus traditionnel dans ses préférences.  

La pièce voisine accueillait une longue table de ferme où pouvait s’asseoir une dizaine d’invités, mais monsieur Rodrigue avait plutôt choisi de prendre place à la table plus modeste du coin petit-déjeuner. J’y apportai mon plateau et posai sa tasse devant lui. Il n’ajouta rien à son café, souffla sur la surface avant de prendre une gorgée. Il hocha la tête et sourit avec appréciation. 

– On dit qu’il n’y a que les psychopathes, ou les policiers, pour boire leur café noir, remarquai-je. 

– Ma pauvre enfant, on voit bien que tu ne m’as pas reconnu. 

Je sourcillai à son ton amusé qui contrastait avec la menace contenue dans son regard. La protection de la Corriveau m’assurait la quiétude, mais elle n’éliminait pas d’emblée les menaces. Les planchers frissonnèrent et la tuyauterie gronda. Un plic-ploc me parvint depuis l’évier, comme si le manoir réagissait à ma méfiance. Mes sens détectèrent un afflux d’eau dans les conduits. On aurait dit que le manoir préparait mes défenses. Intéressant. Je reportai mon attention sur mon visiteur. 

J’avais vécu les trente premières années de ma vie à quelques heures d’ici, mais j’avais passé les cent vingt années suivantes sur la route. Les moyens de communication avaient été bien moins efficaces à cette époque, mais les marins et les pêcheurs que j’avais côtoyés s’étaient révélé une excellente source d’information. Je me repassai son nom, mes doigts tambourinant sur le côté de ma tasse. On pouvait y lire « Va chier. Oups, j’veux dire : BON MATIN ». Le regard de monsieur Rodrigue s’y posa et le coin de ses lèvres s’étira en un sourire sardonique.  

Pour s’assurer que je sois à jour, Marie-Josephte avait dressé à mon intention un tableau des principaux acteurs de la scène politique surnaturelle de la région. Vu l’âge apparent de mon visiteur, les choix étaient restreints : il appartenait soit à la catégorie des monstres lacustres – ces derniers bénéficiaient d’une longévité quasi immortelle, mais prenaient plaisir à prendre l’apparence de vieillards fouineurs – soit j’avais affaire au fameux Bonhomme Sept Heures. 

Si les monstres lacustres furetaient partout, ils refusaient de prendre un parti, bien qu’il leur arrivât de lâcher certaines informations dans le seul but de causer un peu plus de chaos. Le Bonhomme Sept Heures quant à lui jouissait d’une réputation bien plus inquiétante. Dans sa « jeunesse », il avait exercé comme croque-mitaine, aussi bien pour les humains normaux que pour les surnaturels. Son pouvoir tournait autour de la guérison, l’expression Bone Setter ayant inspiré son surnom francophone, mais les exploits qui l’avaient rendu célèbre parlaient de traque, de capture et de torture. Le récent retour du Windigo sur la scène politique avait bousculé le statu quo, et le rôle de croque-mitaine avait changé de main. Je n’en restais pas moins circonspecte quant à la menace qu’il représentait. 

Et vu sa précédente mention de Marie-Josephte, les probabilités penchaient vers le Bonhomme Sept Heures plutôt qu’un des monstres lacustres. 

– J’ai passé l’âge de craindre les histoires de croque-mitaine, répondis-je pour tester les eaux. 

– Voilà qui n’est pas si sage. 

Il prit une gorgée de café sans expliquer le fond de sa pensée. Je haussai les épaules et optai pour la franchise. 

– Je me mêle de mes affaires et je m’attends à ce qu’on me rende la pareille. 

Sa tasse se figea à mi-chemin entre la table et sa bouche. Après quelques secondes, il la déposa avec soin et croisa les mains devant lui. 

– Ma visite d’aujourd’hui n’en est pas une de courtoisie. 

Surprise, surprise. Par réflexe, ma conscience prit contact avec l’eau à proximité. Un des avantages de l’âge avancé du manoir résidait dans son système de chauffage à l’eau chaude. Des radiateurs siégeaient sous chacune des fenêtres et des tuyaux couraient de long en large des pièces pour les ravitailler. En quelques secondes, je pouvais appeler à moi plusieurs litres à la rescousse. Prenant soin de garder ma respiration stable, je haussai un sourcil interrogateur : 

– Je suis tout ouïe. 

– J’ai investi des sommes importantes dans la construction d’une microbrasserie non loin. D’une part, je m’efforce de diversifier mon portefeuille en vue de ma retraite, d’autre part, c’est aussi une activité liée à certains membres de notre communauté. 

Je hochai la tête. Le projet ne me disait absolument rien, ce qui n’était pas surprenant en soi : depuis mon retour dans la région, tout mon temps avait été dédié au manoir. 

– Vois-tu, reprit-il, hier, je suis arrivé sur le chantier pour qu’on m’annonce que les fondations ont été inondées. 

– Vous m’en voyez désolée. 

Je n’y connaissais rien en construction, mais je savais pertinemment les dégâts qu’un tel coup d’eau pouvait infliger. Il inclina le menton en me considérant fixement. 

– Un ouvrier y a perdu la vie. Carl Béland, vingt-trois ans, un charpentier et un banal humain. Il avait un bel avenir devant lui. 

Un soupir de tristesse m’échappa. L’eau était aussi vivifiante que meurtrière. 

– Ne ressens-tu aucune culpabilité? insista-t-il. 

– Toute mort est déplorable, répondis-je, perplexe. 

Il écarta les mains avec une expression féroce. 

– Alors, explique-moi pourquoi tu as mis fin à ses jours, en plus d’avoir saboté mon projet. 

Ma mâchoire se décrocha à son accusation. Je me pointai du doigt, les yeux ronds d’incrédulité. 

– Vous pensez que c’est moi qui ai causé l’inondation? 

Il se pencha au-dessus de la table pour parler d’un ton dangereusement doux. 

– Les faits sont là : une océanide s’installe dans les environs, une créature qu’on ne trouve nulle part ailleurs au Québec. Elle s’approprie un bout de territoire et s’acoquine avec de puissants alliés en un rien de temps. Et voilà que mon investissement prend l’eau, sans parler de l’enquête de la Sûreté du Québec. Ils ont relâché la scène de crime, mais les questions continuent de s’empiler. 

Il croisa les bras sur sa poitrine, sa bouche pincée par la colère. Mes pensées tournaient à cent à l’heure en cherchant une explication qui lui conviendrait. Si je lui avouais la raison de ma présence dans la région, je craignais qu’il ne le retourne contre moi. Ce serait comme lui remettre l’arme avec laquelle m’achever : j’étais isolée de mes congénères et aux prises avec un pouvoir inconnu. Sans soutien, à l’exception de la Corriveau, et pas de taille à me défendre si nous en arrivions à la violence. D’autant que s’il comprenait l’ampleur de mon manque de contrôle sur les manifestations de ce pouvoir, il y verrait le prétexte parfait pour m’éliminer plutôt que de trouver le moyen de m’aider dans mes recherches. C’est ce que j’aurais fait à sa place. J’avalai avec difficulté, la gorge sèche. 

– Je ne connaissais même pas l’existence de ce chantier avant que vous m’en parliez, l’informai-je. 

Il secoua la tête. 

– C’est un peu faible comme défense, tu ne trouves pas? 

– J’ai accueilli un invité la nuit dernière. Je n’aurais pas pu me balader pour commettre le sabotage dont vous m’accusez. 

– Mm, un alibi? Cet invité peut-il attester de ta présence du coucher au lever du soleil? 

Mon souffle me quitta en un soupir défait. Mon invité était arrivé après minuit pour se retirer dans sa chambre presque immédiatement. Les yeux du Bonhomme Sept Heures pétillèrent à ma déconvenue. Mon visage se crispa alors que l’irritation prenait le dessus. Toute jeune, j’avais été la cible d’accusations infondées et j’avais été incapable de les réfuter. J’avais tout perdu en conséquence. Hors de question que je vive à nouveau cet enfer.  

– Je suis innocente jusqu’à preuve du contraire, répondis-je, citant le principe juridique du droit pénal en vigueur au Canada. 

Les doigts du Bonhomme Sept Heures tapotèrent le bord de sa tasse. 

– Les années où je battais la campagne pour terroriser les enfants et les surnaturels chahuteurs sont loin derrière moi. J’ai adapté une méthode bien plus efficace : les mots blessent aussi bien que les coups, et leur marque est indélébile. 

Le poil de mes bras se hérissa à ses paroles qui faisaient écho à mes souvenirs. La détermination me crispa les épaules et je haussai un sourcil provocateur. 

– Pensez-vous que je vais rester les bras croisés pendant que vous salissez mon nom? Je ne sais pas ce que vous cherchez, mais vous ne l’obtiendrez pas de moi par la menace. 

Sans qu’il ne bouge, sa présence dans la pièce enfla. Le contour de sa silhouette se densifia alors que la luminosité ambiante disparaissait, siphonnée par la colère du Bonhomme Sept Heures. Sa voix rappelait le roulement du tonnerre lorsqu’il me répondit. 

– Tu as bien joué tes cartes en t’installant dans le secteur : tu as obtenu l’aval des Faoladh dès le départ. D’ailleurs, Greg n’a que de bons mots à ton sujet. Si le chef de la meute ne m’avait pas assuré du contraire, je t’aurais accusé d’avoir embrouillé l’esprit du loup-garou.  

J’inspirai avec difficulté, suffoquée par son obscur halo. Mes muscles tremblaient de l’effort requis pour rester droite. Le visage du Bonhomme Sept Heures se parait d’ombres lourdes de sinistres promesses; un peu comme dans un rêve, lorsqu’on se trouve face à un trou noir. Notre esprit sait qu’un seul coup d’œil dans cette obscurité suffirait à libérer nos pires cauchemars. 

– Si tu penses pouvoir agir impunément, je me ferai un plaisir de remettre les pendules à l’heure, gronda-t-il. La protection que t’a octroyée la Corriveau m’empêche de riposter, mais ça ne saurait durer. 

Comme si la mention de Marie-Josephte l’avait invoquée, l’eau s’agita autour du terrain et je la sentis traverser le ponceau. Les renforts étaient tout près. La sueur traçait des rigoles dans mon dos, mais j’exhortai mes muscles à bouger, à ignorer le prédateur qui n’attendait que le bon moment pour bondir. Feignant une nonchalance que j’étais loin de ressentir, je me levai et rinçai ma tasse dans l’évier avant de la déposer sur le séchoir. Tremblante, je m’appuyai contre le rebord de porcelaine et croisai les bras. 

– Je suis désolée que votre projet connaisse des difficultés, mais je n’y suis pour rien. J’ai clairement stipulé mes intentions aux Faoladh lors de mon arrivée sur le territoire : j’aspire au calme et à la tranquillité. Qu’on vienne me menacer de la sorte n’est pas l’idée que je me faisais de mon séjour. 

Le Bonhomme Sept Heures avait fait mention des loups-garous irlandais en premier et je ne pouvais qu’espérer qu’il reconnaissait leur autorité, ou au mieux qu’il entretenait de bonnes relations avec eux. Après tout, la Capitale-Nationale et une bonne partie de Chaudière-Appalaches tombaient sous leur protection.  

J’ignorais à quel point le Bonhomme Sept Heures avait l’ouïe fine, mais mes sens étaient si tendus que je sentis l’approche de Marie-Josephte, presque aussi bien que si je la voyais. La porte grinça et le battant claqua en se refermant.  

La lumière inonda la pièce. Mon visiteur avait repris l’apparence d’un vieil homme affable. Aucune trace du monstre ne subsistait. Sauf que je savais au plus profond de moi que je ne pourrais jamais relâcher ma garde en sa présence. 

– « Honey, I’m home », lança Marie-Josephte avant d’apparaître sur le seuil de la cuisine. 

Publié par Mélanie

Mélanie Dufresne est une auteur émergente de science-fiction et de fantastique. habite à Québec avec son conjoint et ses deux enfants. Entre la vie de famille et le travail, elle aime bien lire et faire de la randonnée.

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