La sortie du tome 3 de la série Windigo est prévue le 20 mai 2021. C’est le point culminant de tous les efforts d’Ellie. Je n’ai pas pu résister à la tentation d’inclure de nouvelles créatures fantastiques du folklore, mais je vous promets que tous vos personnages préférés seront au rendez-vous.
Dans cette scène, Ellie se prépare à partir pour assister aux festivités du Solstice qui auront lieu à Montréal sur le territoire des vampires.
Bonne lecture!
Je regardai ma valise à moitié pleine avec lassitude. La soirée d’hier s’était prolongée jusqu’aux petites heures du matin. Marc était arrivé un peu après Alain en compagnie d’une femme mage. Il m’avait expliqué que Magalie serait à même de tracer des glyphes beaucoup plus puissants que lui. Elle m’avait semblé sympathique, mais elle n’avait cessé de lancer des regards suspicieux à Karl.
Assez que ce dernier avait décidé d’accompagner Alain à l’étage. J’avais ressenti un certain pincement de regret devant cette méfiance, mais mon lien avec Karl m’avait révélé qu’il n’éprouvait qu’une légère irritation. Soit c’était sa réception habituelle parmi les surnaturels, soit il était réellement imperméable à ce genre d’attitude.
Marc m’avait remis une série d’amulettes à porter contre ma peau. Le collier ressemblait à un ensemble de billes et de breloques. Certaines réagissaient en présence de poison, d’autres signalaient la présence de cercles de pouvoirs. Pendant ce temps, Magalie avait tracé des glyphes sur mes avant-bras. Elle avait utilisé un énorme pinceau enduit d’encre bleue.
J’avais fini avec des marques des poignets aux épaules. Elle avait ensuite pris mes mains dans les siennes et psalmodié pendant près d’une vingtaine de minutes. Au bout d’un moment, mes bras s’étaient illuminés d’une lueur bleutée. Marc m’avait ensuite expliqué comment les activer en retraçant la forme. Il m’avait fait mémoriser la localisation de chaque glyphe et sa fonction. Au final, j’en avais une dizaine avec diverses fonctions, variant de la guérison des blessures mineures à l’augmentation de mes capacités naturelles comme la vitesse ou la vue.
Malgré l’heure tardive à laquelle Marc et Magalie étaient partis, Karl était apparu juste après. Il avait étudié mes bras avec curiosité avant de me chasser vers mon lit devant mes bâillements. Les quelques heures de sommeil suivantes avaient été agitées et j’avais l’impression d’avoir dormi sur la corde à linge. Je soupirai et me tournai vers ma garde-robe.
Ma petite robe noire toute simple devrait faire l’affaire pour la soirée officielle de dimanche. D’ici là, je pourrais sûrement m’en sauver avec des pantalons à coupe droite accompagnés de quelques chemisiers unis. J’ajoutai un ensemble de sport et un pyjama au cas où nous aurions le temps de nous reposer.
J’entendis la porte avant s’ouvrir et se refermer. Quelques secondes plus tard, Karl arriva dans mon cadre de porte, le bout du nez rougi par le froid. Son regard alterna entre moi et ma valise.
– J’ai préparé des tasses de café de voyage. Tu me feras signe quand tes bagages seront prêts et je les mettrai dans le coffre.
J’acquiesçai avant d’attraper ma trousse de soins personnels pour vérifier que j’avais mon maquillage et mon ensemble de douche de voyage. Le carillon de la porte avant se mit à jouer et Karl se retourna avec un froncement de sourcils. Ça ne pouvait pas être Alain puisqu’il ne sonnait jamais. Karl s’éloigna et je l’entendis ouvrir. La voix de Christian répondit à sa salutation. C’était à mon tour de froncer les sourcils.
Karl se fit l’écho de mes pensées et demanda à Christian la raison de sa présence.
– Ellie va embarquer avec nous, répondit-il. En cas d’attaque, si vous n’êtes que deux, elle sera vulnérable.
Je me dépêchai de fermer ma valise. Hors de question que j’embarque dans la minivan de Christian pour passer les trois prochaines heures entourée de Faoladh. Karl et moi n’avions pas eu un seul moment à nous depuis la mi-session. Je sortis de ma chambre comme Alain arrivait sur le palier extérieur.
– Ils ne seront pas seuls, dit-il. Je les accompagne.
Je stoppai net et me mordis la langue. Autant pour moi, nous n’aurions certainement pas la chance de discuter pendant le trajet. Mon regard alterna entre les épaules crispées de Karl et l’air buté de Christian. Comme chef de meute, il était habitué que ses ordres soient écoutés. Même s’il traitait généralement Karl comme un allié, le fait qu’il ait le même âge que Bastien avait tendance à mêler les cartes.
Je m’éclaircis la gorge et agitai une main pour attirer leur attention. Trois regards se posèrent sur moi, trois prédateurs dont l’attitude allait de l’animosité à la provocation. Un frisson me remonta le dos au courant d’air créé par la porte ouverte. Je camouflai mon malaise derrière un haussement de sourcils.
– Vous vous souvenez tous que je suis une adulte avec la liberté de faire mes propres choix. Nous allons rouler en convoi et je serai accompagnée de mes protecteurs habituels. Christian, je suis touchée par ton offre, mais ça ne sera pas nécessaire.
Ses mâchoires se crispèrent, mais il acquiesça avant de pointer par-dessus son épaule.
– Je vous envoie Gill. Il a besoin de discuter avec des jeunes de son âge.
Sur ce, il tourna les talons et alla jusqu’à sa voiture stationnée au bord de la rue.
– Est-ce qu’il vient de me traiter de jeunot? marmonna Alain. Il est trop tôt pour se chamailler.